Faire tintin

Découvrez l'origine de l'expression "Faire Tintin".

Mots de l'année 2015

Le mot de l'année 2015 a déjà été choisi!

Qu'un sang impur abreuve nos sillons

Ces quelques mots de la Marseillaise font polémique. Découvrez pourquoi.

Nouveaux mots

Le Larousse 2016 a dévoilé ses nouveaux mots!

Optimismer

Avec Carrefour, avant, on positivait. En 2015, on "optimisme"!

jeudi 24 avril 2014

La chauve-souris : pourquoi s'appelle-t-elle ainsi?



Le nom "chauve-souris" est composé des mots "chauve" et "souris". Si "souris" fait bien référence à la morphologie de l'animal, "chauve" n'a aucun rapport avec le fait de ne pas avoir de cheveux.

En effet, chauve-souris dérive du francique cawa sorix, ou cawa signifiait "la chouette", car la chauve-souris a pour habitude de sortir la nuit et de ne pas faire de bruit (on notera au passage que toutes les chouettes ne sont pas forcément des animaux nocturnes). Cawa s'est transformé par la suite en calva puis en calve (chauve) par proximité phonétique, et la confusion entre chouette et chauve a eu lieu.

Noms de fleurs

Beaucoup de fleurs portent le nom d'une personnalité à qui elles ont été dédiées.

Le premier à avoir eu cette idée est Charles Plumier, naturaliste-botaniste-prêtre-voyageur-mathématicien-dessinateur du XVIIIème siècle.

Charles Plumier


On lui doit notamment les noms de fleurs suivantes, identifiées par lui lors de ses quatre voyages aux Antilles :


  • Le BÉGONIA fut baptisé ainsi en 1706  en l'honneur de Bégon, intendant général de Saint-Domingue à qui Louis XIV avait demandé de recruter un botaniste pour répertorier les plantes des îles, au nom duquel il apposa le suffixe scientifique -ia.


Bégonia



  • Le MAGNOLIA, arbre aux larges feuilles luisantes et aux grandes fleurs blanches ou roses, tient son nom du botaniste français Pierre Magnol (1638-1715), collègue de Plumier. 


Magnolia (forever)



  • Le LOBELIA, jolie plante herbacée, tient son nom du botaniste flamand Mathias de l'Obel, mort en 1616.


Lobélia




  • Le FUCHSIA, plante qui a par la suite donné son nom à une couleur a reçu son nom en 1703 en hommage à Leonhart Fuchs, médecin et botaniste allemand du XVIème siècle considéré comme un des pères de la botanique.

Fuchsia


Si Charles Plumier a été le premier a donner aux fleurs des noms de personnes, d'autres botanistes ont fait de même par la suite, on notera, entre autres :

- La BOUGAINVILLÉE, plante grimpante ornementale, tient son nom du navigateur français Louis Antoine de Bougainville (1729-1811), auteur du célèbre Voyage autour du monde (1771) et a été baptisée par le botaniste Philibert Commerson.

Bougainvillée


- Le CAMÉLIA vient du latin botanique camellia, mot créé par Linné d'après le nom du botaniste autrichien G. J. Kamel dit Camellus, un missionnaire jésuite de la fin du XVIIe siècle, qui rapporta cet arbuste d'Asie.

Camélia


Avoir confiance en soi

Prenons la phrase "Jean a retrouvé confiance en lui".

En dehors de tout contexte, lui renvoie au sujet "cet homme". On comprend donc que cet homme avec perdu confiance en lui-même.

Mais si on dit : "Jean a tout fait pour que Paul retrouve confiance en lui", il y a une ambiguïté de référent, car on ne sait pas si Paul n'avait pas confiance en lui-même ou bien en Jean. Dans ce cas, il est préférable de dire : "Jean a tout fait pour que Paul retrouve confiance en soi". En effet on emploie soi seulement pour lever une éventuelle ambiguïté de référent ou pour désigner un type d’individu (« l’égoïste ne pense qu’à soi »).


On notera que dans le premier cas, on peut tout à fait dire « Jean a retrouvé confiance en soi », même si c’est un usage vieilli. 

Arrête ton charre

Oui, vous avez bien lu, l'expression "arrête ton charre" peut s'écrire ainsi (tout comme on peut l'écrire "Arrête ton char).

En argot, "faire un charre", c'est faire une blague, que l'on retrouve aussi dans "charrier" (se moquer de quelqu'un).

Le mot date du milieu du 20ème siècle, et vient très probablement de "charroyer", c'est-à-dire mener en voiture. L'expression a d'ailleurs pris le même sens que "mener en bateau".

Arrête ton charre, c'est arrête de me mener en bateau, donc.

vendredi 18 avril 2014

Praline

La praline, c'est à l'origine un « bonbon fait d'une amande rissolée dans du sucre bouillant, parfumé ou coloré ». Ce mot vient du nom du maréchal du Plessis-Praslin, son cuisinier Clément Jaluzot étant le créateur de cette confiserie (au XVIIème siècle). Il fonda d'ailleurs une confiserie ("Au Duc de Praslin") où il put vendre ses pralines, à Montargis.

Praline rose


La praline connaîtra des transformations par la suite. Concassée et broyée elle deviendra le  « pralin » utilisé en pâtisserie. Ecrasée et mélangée à du chocolat pour former le praliné elle donnera naissance à la praline belge en 1912 (grâce à Jean Neuhaus, le petit-fils du fondateur de la célèbre confiserie Belge, qui était à l'origine...une pharmacie ou on enrobait les médicament dans du chocolat pour qu'ils aient meilleur goût!).

Praline Belge

Madeleine


Madeleines
La madeleine (petit gâteau en forme de coquille fait de sucre, de beurre, de farine et d’œufs) a reçu son nom de la soubrette Madeleine Paumier, au service du roi de Pologne Stanislas I Leczinski (1677-1766) qui, ayant perdu sa couronne, habitait en France sous le titre de Duc de Lorraine.

L'histoire de son invention serait la suivante :

En 1755, Stanislas, roi de Lorraine, reçoit des convives pour un grand dîner. Mais, au cours du repas, son pâtissier, fâché à la suite d'une querelle avec l'intendant a rendu son tablier. Un repas sans dessert ne pouvant se concevoir, le majordome décide de sauver le roi de ce déshonneur et cherche une solution. La petite soubrette Madeleine Paumier se propose de réaliser des pâtisseries de sa région. Pendant que la société s'amuse de jeux, de récits, se divertit du nain Ferry qui sort un pâté géant, on s'affaire à l'office. Et voici le dessert. On apporte aux invités des gâteaux d'une forme originale, dorés, et fondants... Formidable ! Ravi, le roi fait venir l'auteur de ce miracle : on lui présente une jeune et jolie servante, rose de confusion et les mains encore blanches de farine...
- "Comment s'appelle ce chef-d'oeuvre ?"
- "Il n'a pas de nom, sire ; c'est ce que l'on fait chez moi, à Commercy, les jours de fête."
- "Et quel est ton nom ?" - "Madeleine"
-" Eh bien, il s'appellera comme toi : Madeleine de Commercy"


La pécheresse repentante des Évangiles, qui est à l'origine de l'expression "pleurer comme une Madeleine", n'est donc pour rien dans le nom qui désigne ces gâteaux !

Espiègle

Saviez-vous que le mot "espiègle" trouve son origine en Allemagne?

En effet, ce mot est est une altération du nom propre "Ulespiègle", lui-même repris et adapté du nom de "Eulenspiegel". Ce paysan facétieux, expert en petites tromperies ingénieuses, était le héros d'un roman allemand traduit en français en 1559 sous le titre :" Les Aventures de Til Ulespiegle" (voir l'illustration de la couverture).

Béchamel


Louis de Béchameil
Ce mot, qui date du début du XVIIIe siècle, vient du nom de Louis de Béchameil (1630- 1703). Ce riche financier, gourmet célèbre, avait acheté l'importante charge de maître d'hôtel de Louis XIV, et devint du même coup marquis de Nointel.

Les Mémoires apocryphes de la marquise de Créquy, élaborés au XIXe siècle, attribuent au marquis l'invention de la célèbre sauce blanche :

...le Vicomte de Béchameil, de Nointel, qui réclamait la priorité de la découverte, et qui a eu l'honneur de donner son nom à la sauce blanche que vous savez...


Les historiens s'accordent toutefois à dire que cette sauce n'est pas l'invention de Louis de Béchameil, mais celle du cuisinier du Roi, François Pierre de la Varennes (1615-1678), qui l'aurait lui-même améliorée à partir de la sauce Mornay (Mornay, qui a également inventé la sauce Chasseur), ou d'une sauce venant d'Italie.





Pour info, voilà ma recette de la Béchamel :

Les ingrédients : 

  • 50 g de beurre 
  • 250 ml de litre de lait
  • 2 cuillères à soupe de farine 
  • Sel, poivre 


Préparation : Faire fondre le beurre dans une casserole. Ajouter la farine en remuant bien. Verser progressivement le lait froid sur le mélange farine/beurre, en fouettant doucement. Assaisonner et laisser prendre. C'est tout simple :)

jeudi 17 avril 2014

Chauvin


Nicolas Chauvin - soldat fictif du Premier Empire
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le mot "chauvin" n'a rien à voir avec "chauve".

Il est en fait tiré du nom de Nicolas Chauvin (voir l'illustration), personnification du soldat du Premier Empire, naïf et enthousiaste, popularisé par  des oeuvres comme "Le soldat laboureur", de Dumersan en 1822, puis par le vaudeville "la Cocarde Tricolore" des frères Cogniard (1831) ainsi que des chansons. Le personnage était fictif, mais on a longtemps cru qu'il avait réellement existé!

Au départ, le mot "chauvin" avait la valeur positive de « soldat valeureux ». Mais au fil du temps, le mot a évolué pour prendre la valeur négative de « qui manifeste un patriotisme, un nationalisme fanatique » et s'est répandu dans d'autres langues (chauvinist, en anglais par exemple)

mercredi 16 avril 2014

Déceptif, décevant


On entend de plus en plus les journalistes utiliser le mot "déceptif", souvent employé à tort au sens de "décevant" (ou plutôt de très décevant, comme si le mot "décevant" ne suffisait pas).

Il s'agit d'un mot anglais qui est peu attesté dans les dictionnaires français d'usage. Il apparaît dans le Grand Robert de la langue française comme un archaïsme (en usage jusqu'au XVIIe siècle) au sens étymologique latin de "propre à tromper", sens qui est conservé dans l'anglais "deceptive" qui signifie "trompeur".

Ainsi, faut-il bien distinguer les sens de décevant et de trompeur. Il n'est donc pas conseillé d'utiliser le terme déceptif, car il y a un risque de confusion dans les esprits.

Enfin, on peut remarquer également que, sous l'influence de l'anglais justement, les mots déception, déceptif ont tendance à revenir en usage en français au sens de "tromper". C'est le cas par exemple dans le domaine militaire.

mardi 8 avril 2014

Notes de musique

Les notes de musiques françaises (Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si) proviennent des premières syllabes d’une chanson religieuse du XIe siècle, l’Hymne de Saint Jean-Baptiste. C'est Guido D'Arezzo qui les a nommées en fonction de ce champ :

Ut queant laxisResonare fibrisMira gestorumFamuli tuorumSolve pollutiLabii reatumSancte Iohannes

qui signifie : “Afin que tes serviteurs puissent chanter à gorge déployée tes accomplissements merveilleux, ôte le pêché de leurs lèvres souillées Saint Jean.” Chaque vers de cet hymne commence par un son qui monte chaque fois d’un degré, le "Ut" se transformant plus tard en Do car plus facile à solfier (chanter avec les notes).

Donc, plus clairement  :
(Ut=Do) Ut queant laxi
(Re) Resonare fibris
(Mi) Mira gestorum
(Fa) Famuli tuorum
(Sol) Solve polluti
(La) Labii reatum
(Si) Sancte Johannes(=Iohannes)


On notera que cette façon de nommer les notes est particulière à la France, puisque dans la notation internationale, on ne se permet pas cette originalité :
a=la
b=si
c=do
d=ré
e=mi
f=fa
g=sol

On commence par le "la", parce que le "la" est utilisé pour accorder les instruments (d'où l'expression "donner le la".

Commémorer ou célebrer ?

Flamme commémorant la mort du soldat inconnu
En ce moment, on lit et on entend que l'on commémore l'anniversaire du génocide du Rwanda, ou qu'on commémore le centenaire de la Première Guerre Mondiale.

Mais cet usage est-il correct?

Les verbes célébrer et commémorer sont très souvent confondus, à tort. En effet, si ces deux verbes ont en commun l’idée de souligner un fait important, ils ne sont pas parfaitement synonymes et ne sont pas interchangeables dans tous les contextes.

Le verbe célébrer possède plusieurs sens. Il signifie « accomplir solennellement une action » ou « fêter un événement » ou encore « faire publiquement l’éloge de quelqu’un ou de quelque chose » (mais cet usage est plus littéraire).

Le verbe "commémorer" (du latin "commemorare" signifiant "se rappeler de"), de son côté, a un sens beaucoup plus restrictif : il peut uniquement signifier « rappeler ou marquer par une cérémonie le souvenir d’une personne ou d’un événement ». En d'autres termes, la "commémoration" n'est qu'un type particulier de célébration.


En conséquence,  l’expression "commémorer un anniversaire" est un pléonasme : un anniversaire est par définition une date rappelant le souvenir d'un événément survenu auparavant. En d'autres mots : "commémorer un anniversaire, c'est "rappeler par une cérémonie une date rappelant le souvenir d'événement", ce qui est redondant.

On commémore donc un événement, la naissance ou la mort d’une personne, mais on célèbre un anniversaire.

On peut donc dire :  "La fin de la Première Guerre mondiale est commémorée chaque année."

On ne peut pas dire : "On va commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale cette année."

lundi 7 avril 2014

Les transhumains, l'avenir de l'humanité

Logo du mouvement transhumaniste
Le "transhumanisme",est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains.

Selon ce mouvement, l'homme est amené à évoluer en fonction de la science, à devenir un "transhumain", c'est-à-dire un humain en transition, un humain qui sera "amélioré" (physiquement ou mentalement) grâce à l'ajout d'éléments à l'intérieur de son corps (puce électronique, pacemaker etc.)... et qui deviendra au final un "posthumain", c'est à dire qu'il aura atteint un degré supérieur (ou différent) d'humanité.

Le terme lui-même n'est pas récent – Aldous Huxley l'utilise déjà en 1957 – mais le concept se développe, en Californie dans les années 80. Pour ce qui est de la langue, le terme est formé sur le modèle de nombreux mots utilisant le préfixe trans. Ce dernier peut évoquer l'idée de "transition" ou de "passage" ; mais aussi celle "d'aller au travers de" (comme dans transpercer), ou encore d'"aller au-delà" (par exemple dans transalpin). Il présente l'avantage de se décliner aisément aussi bien en anglais qu'en français : transhumaniste, transhumanité. Cependant, ce terme et ses dérivés n'étant que récemment entrés dans la langue française, il n'est pas certain qu'ils fassent l'objet d'une entrée dans l'édition en cours du dictionnaire de l'Académie française. En effet, si l'Académie française prend connaissance des néologismes, elle a avant tout pour vocation d'enregistrer les termes usuels et de fixer les bons usages de notre langue.

Ce mouvement est en pleine croissance, notamment car Google est dirigé par un fervent défenseur du transhumanisme qui souhaite imposer ses idées au travers de sa gigantesque entreprise.

dimanche 6 avril 2014

Spleen

Ceux qui ne connaissaient pas Baudelaire et les poètes maudits de la fin du XIXème siècle ont probablement découvert le mot "spleen" avec le chanteur extravagant de "The Voice".

Le spleen, c'est une sorte de vague à l'âme, de mélancolie, de découragement profond et indéfinissable.

Le mot vient de l'anglais, qui désigne ce même sentiment, et était déjà utilisé avant que Baudelaire ne popularise le terme dans "Les Fleurs du Mal".

En anglais, "spleen" signifie la rate (l'organe qui joue un rôle important dans la production des différents éléments du sang), qui était considérée par les anciens comme le siège de la mauvaise humeur. En Français, l'adjectif "splénique" (relatif à la rate) est resté. On ajoutera que "spleen" est d'origine grecque, tandis que rate vient du latin "rata", qui désignait de même organe.

Aujourd'hui, l'expression "se mettre la rate au court bouillon" signifiese faire du souci en argot, et le lien entre la tristesse et la rate semble encore évident.


jeudi 3 avril 2014

Bonheur


Le mot bonheur est composé de deux éléments : "Bon" et "heur".

Heur, que l'on retrouve aussi dans "malheur", signifiait le destin en ancien Français, mais a perdu de sa popularité en raison d'une collision homonymique avec le mot "heure". C'est tout :)

mardi 1 avril 2014

Avoir du peps

Les émissions culinaires comme Top Chef regorgent d'expressions qui font saigner les oreilles, telles que "c'est gourmand", "c'est graphique", ce plat est "malin", etc. Cette fois-ci, penchons-nous sur cette fameuse expression : "Avoir du peps", utilisée pour désigner que le plat est relevé, qu'il y a des éléments qui lui donnent un certain relief gustatif.
A l'origine, le mot "Pep" est une abréviation de "pepper" ("poivre")qui est née en 1912 pour qualifier des manifestations organisées pour susciter l'enthousiasme et l'entrain avant une compétition sportive. Le poivre étant un stimulant, le mot "pep" a pris le sens de tonus, d'énergie, de dynamisme, d'entrain. Au Québec, une personne "péppée" est d'ailleurs une personne pleine d'entrain.

Ce n'est qu'en 1926 que le mot est apparu dans la langue Française, avec à la fin un "S" que l'on ne parvient toujours pas à expliquer.

Puis l'expression a atterri dans le vocabulaire de la cuisine, ce qui est amusant puisque le poivre est une épice utilisée pour relever les plats. Du sens figuré "entrain, dynamisme", le mot est presque revenu à son sens d'origine !