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Mots de l'année 2015

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Qu'un sang impur abreuve nos sillons

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Nouveaux mots

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Optimismer

Avec Carrefour, avant, on positivait. En 2015, on "optimisme"!

mardi 25 novembre 2014

L'albatros, le pélican et le fou de Bassan


Albatros


Vous connaissez peut-être ces mots de Baudelaire, dans le poème "l'albatros", où il compare le poète à un albatros, si à l'aise dans les airs, et si maladroit au milieu des hommes.

Le Poète est semblable au prince des nuées 
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ; 
Exilé sur le sol au milieu des huées, 
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.


Mais savez-vous d'où vient le mot "albatros"?

Le terme apparaît pour la première fois dans le "Voyage autour du monde" de Guillaume Dampier, au XVIIème siècle, sous la forme "algatros".

Il vient en réalité du portugais, car les portugais, grands navigateurs, avaient l'occasion de croiser ces oiseaux. Les grands oiseaux de mer (Fou de Bassan, pélican et albatros étaient alors nommés indifféremment "Alcatraz", ce qui provoquait une certaine confusion dans la plupart des ouvrages scientifiques. L'île d'Alcatraz (célèbre pour sa prison) tire son nom du fait qu'il y avait beaucoup de pélicans qui y vivaient (mais maintenant, le pélican ne se dit plus "Alcatraz" en espagnol. C'est le fou de Bassan qui est nommé ainsi).

Ensuite, les voyageurs anglais ont déformé le mot, en le mixant avec la racine "albus" (blanc, en latin), pour former "albatross".


Aujourd'hui, on a bien la distinction claire entre ces trois oiseaux quand même différents :

- L'albatros, dont on a déjà analysé l'étymologie plus haut.

- Le fou de Bassan, qui est appelé ainsi car il est très peu craintif vis-à-vis de l'homme, ce qui le rend vulnérable. Les hommes le considèrent du coup comme "fou".Quant à Bassan, il vient de Bass Rock, un îlot écossais où l'on trouve une colonie de fous de Bassan depuis des siècles.

Fous de Bassan


- Le pélican : son nom vient juste du latin "pélicanus" qui vient lui-même du grec pelekys signifiant "hache", en raison peut-être de la forme de la poche sous son bec.

Pélican



samedi 22 novembre 2014

Avoir voix/droit au chapitre

Un chapitre religieux


Avoir voix au chapitre, ou avoir droit au chapitre, c'est avoir l'autorité pour se faire entendre lors d'une prise de décision.

Ce "chapitre" n'a pas grand chose à voir avec le chapitre d'un livre. En réalité, le chapitre, au Moyen-Age, était une assemblée tenu par des religieux au sein d'un monastère, ou d'un ordre. 

Celui qui avait voix au chapitre (chanoine, évêque) pouvait tout simplement participer aux délibérations et aux votes de l'assemblée, ce qui n'était pas le cas des serviteurs ou des simples moines!

Etymologiquement, on retrouve toutefois un lien entre les deux sens du mot chapitre : l'assemblée religieuse et la partie d'un livre. Chapitre vient de "capitulum", signifiant "partie d'un écrit". L'assemblée a pris ce nom-là car au début des assemblée, un chapitre de la Règle (Règle de Saint Benoit, Règle de Saint François par exemple) était lu.

jeudi 20 novembre 2014

No man's land

Un no man's land, lors de la première guerre mondiale.


No man's land est un mot d'origine anglais signifiant littéralement "Terre d'aucun homme". 

Le mot est apparu en Angleterre dans le langage militaire en 1908, puis s'est popularisé pendant la Première Guerre Mondiale, pour désigner cette fameuse zone située entre les barbelés des premières lignes belligérantes. Pénétrer dans cette zone était synonyme d'agression et toute personne qui se rendait là était susceptible d'être abattue.

Ce mot qui fait donc partie de tout ce vocabulaire qui est arrivé de l'étranger par l'intermédiaire de la guerre.

On peut également ajouter que les Poilus utilisaient un autre mot pour désigner cette zone : le bled, un mot emprunté de l'arabe (bled signifie "pays, territoire").

Par analogie, "no man's land" désigne toute zone abandonnée ou dévasté, où l'homme n'a plus sa place.

mercredi 19 novembre 2014

Zythologie

Bière



Vous connaissez certainement l'oenologie (prononcer : "énologie", et non "eunologie"), la science qui a pour objet l'étude de la fabrication et la conservation du vin.

Les amateurs de bière ont estimé que leur boisson préférée méritait aussi sa spécialité, et ont donc créé la zythologie (de zythos = bière).

Ce néologisme se répand depuis 2007, en particulier en Belgique, il est fort possible que son succès grandissant l'amène à intégrer un jour le Larousse ou le Robert.

Il existe d'ailleurs des formations en zythologie organisées en Wallonie, et les 8 premiers diplômés ont déjà reçu leur diplôme .

(on notera au passage que le cercueil, qu'on appelle familièrement la bière, n'a rien à voir avec le breuvage)

mardi 18 novembre 2014

Pécuniaire ou pécunière?

La tirelire est une réserve pécuniaire


Pécuniaire est un adjectif synonyme de "financier", et signifie "qui est relatif à l'argent".

Beaucoup de gens hésitent sur l'orthographe du mot (même l'écrivain Chateaubriant, c'est pour dire!), et écrivent "pécunière" et "pécunier".

La confusion vient du fait qu'il sonne comme un mot féminin, comme "fermière", "portière", "altière", etc..

Mais pécuniaire est que l'on qualifie d'"épicène", c'est-à-dire qu'il a la même forme au féminin comme au masculin (fidèle, soluble, malléable...).

Il vient du latin "pecunarius" qui signifiait "relatif à l'argent.

Pour ne plus faire l'erreur à l'avenir, pensez tout simplement au mot "judiciaire", qui se comporte exactement de la même façon. Vous ne dîtes pas "judicier, judicière". Eh bien c'est pareil avec "pécuniaire"!

lundi 17 novembre 2014

Etymologie étonnante du mot "parasite"

Silhouettes de parasites connus


Le mot parasite a beaucoup de significations différentes, parmi lesquelles :

  • personne qui vit aux dépens d'une autre personne
  • organisme animal ou végétal qui se nourrit de substances produites par un autre être vivant sur lequel il vit et lui cause un dommage.
  • perturbations sur des ondes
Ce mot est donc très négatif.

Mais saviez-vous que le parasite était, du temps des grecs et des romains, une fonction tout à fait honorable? 

C'était en effet l'assistant des prêtres qui avait pour mission de prendre soin des offrandes faites aux dieux. 

De par sa fonction, il était invité à prendre part aux repas communs.
Parasitus, en latin, signifiait d'ailleurs "invité, convive".

Le mot a ainsi pris le sens de pique-assiette pour désigner toute personne qui s'invitait à la table des gens, et son sens s'est dégradé...

vendredi 14 novembre 2014

Avoir le cafard

Un cafard (qui a le cafard)


"Avoir le cafard", c'est avoir les idées noires, un sentiment de profonde lassitude.

Cette expression date du milieu du XIXème siècle. On la trouve la première fois dans "Les Fleurs du Mal" de Charles Baudelaire (à qui on doit aussi la popularisation du mot "spleen"). L'extrait suivant en témoigne (il parle ici du Diable) :

Parfois il prend, sachant mon grand amour de l'Art
La forme de la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes.

L'expression vient tout droit de l'insecte du même nom, cette bête noire qui fuit la lumière tout comme le dépressif  s'isole en brassant les idées noires.

Mais si on remonte plus loin encore dans l'étymologie de "cafard", on se rend compte que le nom de la bestiole vient lui-même d'un autre sens plus ancien du mot.

En effet, les cafards était, au XVIème siècle, les faux-dévôts (ceux qui font font semblant de pratiquer une religion) et par extension, les hypocrites. Le mot vient de l'arabe "kafir", signifiant "incroyant", et désignant ceux qui se sont convertis à une autre religion que la leur. Le mot "cafarder", c'est-à-dire moucharder vient de là, d'ailleurs.

Ensuite, l'aspect peu sympathique de la bestiole et le fait que les faux-dévôts s'habillent de noir ont conduit à faire l'analogie avec la fourberie, d'où le nom de cafard, qui est resté, tandis que l'autre sens a totalement disparu (à part dans le mot cafarder).

jeudi 13 novembre 2014

Renard et Goupil

Roman de Renart


Le renard n'est désigné par ce terme que depuis la fin du XVIe siècle.

Auparavant, on l’appelait un goupil.


Le terme renard provient du recueil de récits le “Roman de Renart” (XIIème siècle), qui a pour personnage principal un goupil nommé Renart. La popularité de ce personnage a fait que le mot goupil a été peu à peu remplacé par son nom. Le mot Renart était un nom de famille venant du germanique "Reginart" (un prénom qui existe encore aujourd'hui sous la forme Rheinardt) et qui vient de "regina" (le conseil) et hart (le coeur).

Orthographié renart jusqu’au milieu du XVIe siècle, ce mot évoluera en renard à la suite d’influences germaniques.

mardi 11 novembre 2014

Armistice et trêve

Une du journal "La Croix", où on précise bien que la guerre est "virtuellement" terminée.


Aujourd'hui, 11 novembre, c'est la commémoration de l'armistice de la guerre 14-18.

Mais savez-vous ce qu'est exactement un armistice ? (oui, c'est un mot masculin)

Un armistice, c'est :

la suspension totale ou partielle des hostilités entre deux armées pour permettre au pays qui en fait la demande d'étudier les conditions de fin de guerre de l'adversaire

Cela ne signifie donc pas que la guerre est officiellement terminée, mais que les belligérants arrêtent de se battre pour discuter. La guerre est donc suspendue en attendant que le traité de paix soit signé officiellement. D'ailleurs, si l'Armistice a été signé le 11 novembre, le traité de paix a lui été signé à Versailles, le 28 juin 1919, plus de 7 mois plus tard.  Il ne faut donc pas confondre traité de paix et armistice. Etymologiquement, "armistice" vient du latin "arma" (les armes) et "statio" (état d'immobilité".

Attention, il ne faut pas non plus confondre un armistice et une trêve. 

La trêve, c'est :

La cessation des hostilités, suspension d'armes pendant un temps déterminé en vertu d'un accord entre deux puissances ou deux partis en guerre

La trêve est donc un accord qui met également fin temporairement aux hostilités, comme l'armistice, mais pas dans l'optique de négocier une paix. Il s'agit juste d'une pause à durée déterminée, histoire de reconstituer ses forces ou pour éviter de se battre dans de mauvaises conditions, par exemple lorsque l'hiver arrive.Trêve vient du francique "Treuwa", qui signifia contrat, et qui est à rapprocher du néerlandais "trouwe", qui signifie fidélité.

lundi 10 novembre 2014

Syphillis

La syphillis est une maladie vénérienne (une maladie sexuellement transmissible) qui a connu bien d'autres noms avant d'être appelée ainsi.

Au moyen-âge, pour les Italiens, il s'agissait de la vérole française. Pour les Espagnols, de la gale italienne, et pour les Français, de la maladie espagnole, chacun voulant montrer à l'autre que cette maladie était originaire d'une autre pays que le sien.

C'est un médecin et poète italien de la Renaissance (il n'était pas rare de cumuler les deux fonctions, à l'époque), Fracastor, qui a donné un nom à toutes ces maladies qui n'en formaient qu'une seule : la Syphillis (bon, il a quand même titré son ouvrage : "La syphillis, ou la maladie française"... il ne faut pas oublier qu'il était italien!).

Girolamo Fracastro (je ne mettrai pas d'image de syphilitique pour illustrer cette page, c'est vraiment trop dégueu)


Il a ainsi inventé, dans un poème, un héros du nom de Syphilus, qui était berger. Dans le poème, ce brave homme entraîna le peuple de l'île d'Ophise à se révolter contre le dieu du soleil Apollon. Pour le punir, ce dernier le frappa d'une grave maladie vénérienne dont il ne guérit que grâce à la nymphe (America) qui lui donna un remède tiré d'une plante de son pays, le gaïacol (il faut dire que le "Nouveau monde" était à la mode à l'époque.)

samedi 8 novembre 2014

Avoir la science infuse

Dieu donnant l'étincelle de vie (et la science infuse)

"Avoir la science infuse", c'est posséder un savoir sans avoir produit d'efforts pour l'acquérir.

Mais savez-vous d'où vient que cette expression a une origine religieuse?

Un don infus, c'est un don qui n'est pas acquis, mais dont Dieu a gratifié des privilégiés.

Quant à la science infuse, c'est la science que Dieu a donnée à Adam  :


l'apport de la tradition ne dérive pas précisément de la révélation primitive surnaturelle faite à Adam, mais seulement de la Science religieuse infuse par accident qu'il reçut, de l'avis de tous les théologiens, au moment de sa création... Théol. cath.,t. 4, 1, 1920, p. 835.

L'expression a ensuite quitté le terrain théologique pour venir dans le vocabulaire commun, où elle est souvent utilisée de manière ironique et avec une formulation négative.


Une génération qui, croyant avoir la science infuse, se dispense de rien étudier (A. de Broglie, Diplom., et dr. nouv.1868, p. 217).


Elle tire son nom du latin chrétien "scienta infusa". Infudere signifiant "verser dans, faire pénétrer". 

mardi 4 novembre 2014

Clown

Clown (dans le film "Ca", de Stephen King, brrrrr)


En ce moment, on parle beaucoup des clowns agressifs (déjà que les clowns m'ont toujours fait peur, cette tendance n'est pas pour me faire changer d'avis...).

C'est l'occasion de se pencher sur l'origine du mot.


Le clown, c'est un artiste de cirque au costume et au maquillage extravagants qui tente (je dis bien "tente") de faire rire les spectateurs au moyen de pitreries diverses et variées. Au figuré, c'est une personne qui fait le pitre, tout simplement.

Le mot est apparu XVIème siècle en Angleterre sous la forme "cloyne", au sens de "paysan, homme rustre" et maladroit. Il viendrait des pays scandinaves. Le sens du mot a ensuite glissé vers le "bouffon", le "fou", et au XVIIIème siècle, le pantomime (en Anglais, le "Pierrot" est aussi nommé "clown"). Il est arrivé en France fin du XIXème siècle, avec la popularisation des arts du cirque.